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Le droit au logement des Montréalaises: on y travaille, et vous? 

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Sommaire et rapport entier en pdf

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Le droit au logement est l’une des grandes préoccupations des groupes de femmes montréalais. Pour cette raison, la Table des groupes de femmes de Montréal a publié un premier état des lieux sur le sujet en 2019. La pandémie de COVID-19 et la crise du logement nous ont amenées à vouloir en faire une mise à jour. Durant la dernière année, nous avons sondé 59 groupes de femmes et organisations mixtes par un questionnaire, des groupes de discussion et des rencontres individuelles, sans compter l’analyse d’une série de documents. Cet état des lieux expose selon trois thèmes les enjeux qui briment le droit au logement des Montréalaises, les actions des organisations sur le terrain, les interventions gouvernementales, des recommandations et des ressources pour aller plus loin.

Trouver un logement adéquat en pleine crise

La crise du logement n’est pas terminée. Surtout, elle continue d’affecter les Montréalaises, dont les besoins et problèmes de logement ont augmenté avec la pandémie. Ces enjeux concernent :

  • la pénurie de logements abordables et les hausses de loyers;
  • les nombreux préjugés qui alimentent la discrimination et la concurrence en contexte locatif;
  • les logements trop petits et insalubres qui mettent en péril la santé et la sécurité des femmes;
  • le manque de logements accessibles et adaptables, qui nuit à l’autonomie de celles qui ont un handicap;
  • la hausse des reprises et évictions ainsi que les difficultés à faire valoir ses droits;
  • le harcèlement de la part des propriétaires et du voisinage, qui menace la sécurité résidentielle.

 

Soutenir les femmes en difficulté à travers les crises

Les confinements ont enfermé de nombreuses femmes dans des situations de violence et d’abus. Quant aux mesures sanitaires, elles ont bouleversé les stratégies de celles qui sont en situation ou à risque d’itinérance.

La pandémie et la crise du logement ont aussi grandement freiné l’accès aux ressources d’aide. Les femmes qui accèdent aux ressources sont plus épuisées qu’à l’habitude et leur santé mentale s’est fortement détériorée. Le manque de places dans les ressources d’hébergement pour femmes, qui précède la pandémie, s’est intensifié depuis mars 2020. Bon nombre de femmes doivent se tourner vers des ressources qui ne répondent pas à leurs besoins et rester dans des milieux où elles ne se sentent pas en sécurité.

Les organisations épaulent de plus en plus de femmes en situation ou à risque d’itinérance. La pandémie et la crise du logement intensifient les besoins, mais surtout compliquent la possibilité de joindre les femmes et de les accompagner dans leurs démarches. Ce contexte a également d’importantes répercussions sur les conditions de travail, et ce, malgré l’accès à des fonds d’urgence.

 

L’accès aux logements sociaux et communautaires

Les listes d’attente des organisations témoignent du manque de logements sociaux et communautaires à Montréal. Cette pénurie alimente l’engorgement des logements transitoires et des ressources d’hébergement d’urgence. Outre le manque de place, les groupes signalent des obstacles en matière d’accès et des sources d'exclusion :

  • la méconnaissance des logements pour femmes existants et disponibles;
  • la lourdeur de la procédure d’attribution;
  • les critères d'admissibilité et les règlements des organisations;
  • le manque de ressources pour celles ayant des situations de vie complexes.

 

Il n’y a pas de solution miracle : il faut soutenir le développement d’une diversité de ressources d’hébergement et de logements permanents accessibles, inclusifs et qui offrent différents niveaux et types de soutien pour répondre aux besoins variés des Montréalaises. Les groupes de femmes se mobilisent pour développer ces projets. Il est tout aussi important de financer le soutien communautaire que la construction des logements et des espaces communautaires associés. Les groupes en ont assez de faire des concessions sur la conception des logements, des milieux et des services offerts sur place.

Il reste bien du travail à accomplir pour assurer le droit au logement des Montréalaises. Les organisations sur le terrain travaillent fort, particulièrement ces derniers mois. Nos gouvernements doivent reconnaître le droit au logement de l’ensemble des Montréalaises, à commencer par l’adoption de mesures concrètes et ambitieuses pour offrir des logements adéquats et du soutien aux femmes qui vivent des périodes difficiles, et élargir l’offre de logements sociaux et communautaires. Ainsi, les Montréalaises pourront choisir des milieux de vie qui leur conviennent.

 

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